Dico des Antilles : Pantalon Janbé-Dlo
C’est la rentrée ! L’occasion de faire un peu le tri dans les vêtements/les chaussures et là… c’est le drame ! TOUS LES PANTALONS DE MA FILLE SONT JANBÉ-DLO ! Elle peut donc allègrement aller traverser les cours d’eau, les rivières, voire les océans, avec ses looooongues jambes sans jamais mouiller ses pantalons. Voilà, c’est dit.
ATTENTION ! Ceci n’est pas une tendance top fashion. Ne cours pas acheter TON pantalon Janbé-Dlo. Si un antillais te dis que tu as un pantalon Janbé-Dlo, ce n’est PAS un compliment. C’est plutôt le fashion faux pas qui te range dans la catégorie des ringards.
Adulte, c’est plutôt rare de conserver des pantalons trop courts. Mais quand tu as un enfant… BON SANG ! Tu tournes la tête, ton enfant a déjà changé de pointure / grandi tu-sais-pas-quand-ni-comment.
Vous aussi vous avez droit aux pantalons Janbé-Dlo ?
Janbé-Dlo, dans la culture antillaise…
Ce terme n’est pas qu’associé aux pantalons, en vérité.
Entre les années 60 et 80, cela désignait aussi le fait de quitter son île pour aller chercher du travail en France hexagonale en « enjambant » l’Atlantique. C’est toute une génération qui a connu ce déracinement pour « une vie meilleure » (pour soi ou sa famille) et a surtout connu la désillusion. Martiniquais, Guadeloupéens, Guyanais, Réunionnais, partis pour fuir l’important taux de chômage dans les îles et combler le besoin en main d’oeuvre de la France Hexagonale.
Pour en savoir plus sur cette histoire, je vous invite à regarder cette courte vidéo sur la vague migratoire liée au Bumidom.
Il est aussi associé aux malédictions. Pour s’en défaire, il fallait prendre beaucoup de distance, donc « enjamber l’océan », pour que les effets se dissipent.